28 Novembre 2022
Petre Williams-Raynor / Programme de bourse en journalisme
Les parties prenantes des Petits États Insulaires en Développement (PEID) des Caraïbes ont salué la décision de créer un fonds d'intervention en cas de pertes et de dommages lors de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP27) qui vient de se terminer en Égypte.
« Nous avons littéralement épuisé tous nos efforts [...] pour obtenir les engagements en matière d'action climatique dont nos populations vulnérables ont désespérément besoin », a déclaré le ministre Molwyn Joseph d'Antigua-et-Barbuda, président de l'Alliance des Petits États Insulaires en Développement (AOSIS), dans un communiqué publié le dimanche 20 novembre.
« Nos ministres et négociateurs ont passé des nuits blanches et des journées interminables dans une série de négociations intenses, déterminés à garantir la création d'un fonds de réponse aux pertes et dommages, maintenir l'objectif 1.5 en vie et faire progresser l'ambition sur les principaux dispositifs d'atténuation et d'adaptation », a-t-il ajouté.
L'AOSIS représente depuis plus de vingt ans les intérêts de quelque 39 PEID et États côtiers en développement de basse altitude dans les négociations sur le climat et les processus de développement durable.
Qualifié de décision [percée] fondamentale [décisive], l'accord sur la création d'un fonds visant à fournir un financement des pertes et préjudices fait partie d'un ensemble de décisions issues des négociations internationales. Il fait suite à des années de délibérations sur l'appel à un soutien financier pour aider les pays en développement à faire face aux impacts liés au climat, y compris la perte des moyens de subsistance. Aussi aux pertes et dommages à l'ordre du jour de la COP pour la première fois. Cependant, même si les parties prenantes se réjouissent, elles sont conscientes du travail à accomplir pour rendre le fonds opérationnel.
Le Dr Colin Young, Directeur Exécutif du Centre sur le Changement Climatique de la Communauté des Caraïbes, a déclaré que si la décision relative aux pertes et dommages, obtenue après une lutte ardue, était certainement la bienvenue, il est maintenant temps de s'assurer que le fonds devienne opérationnel et profite aux PEID et aux autres pays en développement.
« Les détails devront être précisés, les critères établis et les sources identifiées. La conception du fonds doit être adaptée à son objectif et ne pas répéter les erreurs d'autres fonds qui sont très difficiles d'accès et prennent des années », a déclaré le DE, qui était en Égypte du 6 au 18 novembre pour les négociations des Nations unies sur le climat.
UnaMay Gordon, ancienne directrice générale de la division du changement climatique de la Jamaïque, qui a été elle-même en première ligne lors de nombreuses négociations mondiales sur le climat, partage le même avis.
« C'est un grand pas en avant, mais ce n'est qu'un début. Les yeux vont maintenant se concentrer sur la composition du comité transitoire et le début de leurs délibérations. J'espère que la lutte contre les pertes et les dommages sera plus facile à partir de maintenant », a-t-elle noté, fraîchement sortie de sa participation à la COP en Égypte.
« Il ne devrait pas être si difficile de se mettre d'accord sur un sujet dont tout le monde s'accorde à dire qu'il doit être résolu. Mais, comme je l'ai dit précédemment, le bon sens doit prévaloir », a soutenu Mme Gordon, qui est également présidente du Conseil d'Administration de la CCCCC.
L'AOSIS, quant à elle, a longtemps plaidé pour un soutien financier aux pertes et dommages dans les pays en développement et a publié le mois dernier un document d'information détaillant le fonctionnement d'un « fonds multilatéral adapté, conçu comme entité opérationnelle du mécanisme financier de la CCNUCC ».
Les membres de l'AOSIS (environ 39 pays), dont les PEID des Caraïbes, ont demandé d’inclure dans la conception et l'opérationnalisation du fonds des concepts importants tels que la "justice climatique" lors de la prise de mesures pour lutter contre le changement climatique, comme le prévoit l'Accord de Paris, et ont souligné la nécessité de concevoir une entité opérationnelle qui sera chargée de fournir un soutien fiable à la réponse ex-post aux pertes et dommages.
En outre, AOSIS a maintenu que la programmation de l'aide devrait adopter une « approche appropriée au pays, pilotée par le pays, tenant compte du genre" et "avec des modalités opérationnelles qui réalisent un accès direct renforcé, en particulier par le biais des entités régionales et nationales existantes ».
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